VINCENT VAN GOGH

LE JOURNAL DE LA MAISON JAUNE

site : vangoghaventure.com

 

Seizième semaine

Ce restaurant où je suis et bien curieux, c’est entièrement gris, le parquet est en bitume gris comme un trottoir, papier gris sur le mur. Stores verts toujours fermés, un grand rideau vert devant la porte toujours ouverte, empêche la poussière d’entrer.
C’est d’un gris Vélasquez, comme dans les Fileuses.
petites tables à nappes blanches. Derrière on aperçoit l’antique cuisine propre comme une cuisine hollandaise, parquet de briques rouges, légumes verts, armoire de chêne, fourneau de cuisine à cuivres luisants, à briques bleues et blanches, et le grand feu orange clair.
Dans la cuisine une vieille femme et une grosse courte servante aussi en gris, noir, blanc, du vrai Vélasquez.
Devant le restaurant une cour ouverte, dallée de briques et sur les murs des vignes folles, des circonvolutions et plantes grimpantes. Cela encore, c’est du vrai provençal alors que les autres restaurants sont tellement à l’instar de Paris.
(521, 12 aôut 88)


Pochade que j’ai faite de moi, chargé de boîtes, de bâtons, d’une toile, sur la route ensoleillée de Tarascon (524, 15 août).

 

Lundi 13 août

Les vêtements des femmes d’ici sont très beaux, très colorés. Elles ont sens inné des complémentaires et des arrangements de couleurs.
J'ai l'impression que je reviens aux idées que j'avais avant de connaître les impressionnistes. Au lieu de chercher à rendre exactement ce que j’ai devant les yeux, je me sers de la couleur plus arbitrairement pour m’exprimer fortement.

Je mange beaucoup mieux dans ce restaurant. J'ai eu envie de le peindre.

 

 

 

 

 

Mardi 14 août

Il fait très chaud et on a moins de vent. L’été est magnifique ici. Les verts sont très dense, très riches et le ciel clair, étonnement transparent.
c’est la bonne chaleur qui me rend mes forces;

Cent a fait un legs à Theo, pas à moi. Preuve qu'il m'en veoulait toujours de na pa avoir été docile. Maus cet argent va nous servir à nous deux. Theo a promis de m'envoyer ce qu'il faut pour m'installer et travailler.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Mercredi 15 août

Comme il y avait trop de vent hier, j'ai eu envie de redessiner encore les marines des Saintes. Elles manquaient de sûreté dans la touche, aussi j'ai accentué les vagues au roseau. J'ai retrouvé le geste d'Hokusai de la Vague.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 16 août

A l'atelier, je me suis amusé à faire une pochade de moi sur la route de Tarascon. Avec tout mon matériel toiles, boîtes, chevalets, piquets, etc..., j’ai l'air d'un porc-épic, mais quand je ne prends pas mon cadre ou mes piquets, je le regrette surtout quand il y a du vent. Heureusement, ces jours-ci pas trop.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Vendredi 17 août

J'ai peint eu études de chardons blancs un peu poussiéreux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Samedi 18 août

J'ai encore refait le portrait de Roulin qui est devenu mon ami. Il est bien plus intéressant que tous ceux que je rencontre ici.
Un peu du genre de Tanguy mais en plus émouvant.

 

Dimanche 19 août

J’ai l’impression que je commence à y voir plus clair.
Je me porte fort bien ces jours-ci, à la longue, je crois bien que je deviendrais tout à fait du pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai peint un petit campement gitan sur fond vert.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai fait un tour du côté de la gare pour dessiner et peindre des vieux wagons.

Travail en cours