MARSEILLE 2013

 

Marseille Provence 2013 - Euroméditerranée

Euroméditerranée, il y a longtemps que nous en entendions parler. Nous savions qu’un chantier immense était en cours depuis plus de quinze ans, que plusieurs milliards ont été investis, mais il est resté un concept vague pour ceux qui n’y travaillaient ou n’y accédaient pas.
Née de l’initiative de l’Etat et des collectivités territoriales, cette opération d’intérêt national avait, dès le départ, une très grande ambition : relancer à Marseille une nouvelle dynamique de développement économique, social et culturel.
Avec 480 hectares, Euroméditerranée, la plus grande opération de rénovation urbaine d’Europe, veut jouer le rôle d’accélérateur du rayonnement de la métropole marseillaise grâce auquel la ville va se hausser au niveau des plus grandes métropoles européennes.
Enfin, en 2013, l’immense chantier s’ouvre enfin au public. En suivant le quai du vieux port, passé le fort Saint Jean, on découvre cette nouvelle ville dans la ville où de nombreuses infrastructures, espaces publics, mais aussi bureaux, logements, commerces, hôtels, lieux culturels et de loisirs, ont été construits ou réhabilités. Tout a été pensé dans l’équilibre entre équité sociale, croissance économique, respect de l’environnement et développement durable.

Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture en 2013, est venue à point pour que cette ville du XXIe siècle devienne l’épicentre d’un bouillonnement culturel et économique.
Des équipements culturels majeurs publics ont vu le jour : Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), le Silo d’Arenc (salle de spectacle), la Villa Méditerranée (expositions), le Fonds Régional d’Art Contemporain, le pôle culturel de la Belle de Mai, mais aussi des initiatives privées : Fondation Regards de Provence, Europacorp (de Luc Besson), etc. On y rencontre également des acteurs culturels qui sont les pionniers de cette «movida» marseillaise : la Fiesta des Suds, la Friche de la Belle de Mai, celle du théâtre de la Minoterie... Tous ces sites sont devenus emblématiques de la nouvelle ville.
Tout près de là, le vieux port a été complètement réaménagé, rendu aux piétons, couvert de sculptures contemporaines et le Palais Longchamp, d’architecture belle époque complètement rénové, accueille du 13 juin au 13 octobre, une très grande exposition hommage à la Méditerranée des plus grands artistes (« De Van Gogh à Bonnard, le grand Atelier du Midi »). Toute la ville et plus largement la Provence sont concernées par « MP 2013 » (plus de 400 manifestations organisées). Certains thèmes d’exposition peuvent courir sur plusieurs lieux. Une effervescence de projets et de créations...
L’ambition de Marseille, à l’image de son port plusieurs fois millénaire, est d’exercer grâce à tous ses équipements culturels (à l’instar de Bilbao) une nouvelle attractivité en Europe et dans le monde. Nul doute qu’elle y parviendra.


VISITE

Depuis des années, Marseille se reconstruit, se répare et s'embellit. MP 2013, Marseille Provence, Capitale Européenne de la Culture vient à point pour la redécouverte de cette ville.
Le vieux port avec ses milliers de bateaux se dandinant sur les flots a été complètement réaménagé. Rendu aux piétons, il est devenu une des plus belles promenades au bord de la Méditerranée.

On longe les façades de Pouillon à la géométrie implacable où le carré est décliné à l'infini, pour arriver au bout du quai et découvrir l'imposant Fort Saint Jean.

 

Le fort a été complètement réhabilité : espaces d'expositions, sculptures monumentales en plein air, etc.

 

Une passerelle en forme de rail mène du fort au panier.



A l'ombre de la tour, on passe sous une deuxième passerelle qui réunit la ville et le fort au MUCEM.

De grandes esplanades s'ouvrent sur le bleu intense de la mer, fermées au loin par les silos, le gratte-ciel bleu de la tour CMA-CGM et la Major.

Aux pieds des bulbes rayés de la Cathédrale, les voûtes (anciens chais) devenues boutiques, et à notre droite, l'ancienne station sanitaire complètement réhabilitée. Maintenant, Fondation "Regard de Provence", elle expose des peintures, sculptures, dessins, et photographies d’artistes inspirés par la beauté des paysages ou des quartiers de Marseille. L'ancienne salle des étuves a été réaménagée et évoque dans une mise en  scène originale l'histoire de la ville, de son port, des émigrants...

En face, deux bâtiments étonnants : le MUCEM (Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) de Rudy Ricciotti, avec son plafond de volutes d'un béton original imitant le fer, qui se découpe sur l'azur de la Méditerranée. Ses façades vitrées reflètent les vibrations de la mer, du port avec ses grands ferries tout blanc et la diversité des architectures témoignant de plusieurs siècles d'histoire.
Au rez de Chaussée, un parcours nous permet d'explorer la pluralité et la richesse des civilisations méditerranéennes. A l'étage, des expositions thématiques consacrées aux villes, aux cultures et aux hommes qui ont façonné cette identité, et bien sûr, aux regards contemporains des artistes.

Une des plus belles terrasses sur la Méditerranée...

Côtoyant  le MUCEM, la Villa Méditerranée conçue par Stefano Boeri, le plus grand porte à faux d'Europe, une prouesse technologique. Ce grand balcon sur la mer, ouvert vers le futur, présentera des expositions thématiques destinées à éclairer les nouveaux enjeux, les défis à relever que nous impose le bassin méditerranéen.

La villa Mediterrannée, au delà se son porte à faux impressionnant est aussi un chef d'œuvre architectural. Stefano Boeri avec deux arichitectes marseillais, ont conçu un édifice hors normes qui développe ses espaces sur et sous la mer. Le niveau supérieur, dont le toit culmine à 19 mètres au-dessus du bassin, accueille un plateau d'expositions de 760 m2.

L'agora sous marin contient une salle de spectacle et des space d'exposition. Son ambitieux projet est de devenir un lieu d’accueil et de mise en contact ouvert à tous les réseaux de coopération entre tous les pays méditerrannéens. Elle prolongera l’historique vocation d’ouverture au monde de Marseille, aspirant à devenir un symbole légitime du dialogue entre les cultures et de la construction d’un espace de paix et de coopération.

La ballade continue dans le bleu, tout près de l'eau, où, écrasés de lumière, on longe les quais d'embarquement des immenses ferries reliant Marseille aux ports méditerranéens pour arriver au J1, un ancien entrepôt immense, lui aussi révisité, où est évoquée, sous une pluralité d'aspects, l'histoire de la Méditerranée.
Ulysse, bien sûr, est notre guide. On traverse les empires qui s'y sont succédés avant de s'effondrer : Phéniciens, Grecs, Romains, Vénitiens, Turcs..., en ont été les maîtres.
Les hommes se sont mélangés, les cultures mixées et enrichies chacune de toutes les autres... Un film projeté dans de multiples écrans tout au long de la visite, tel un fil rouge, interroge les migrants d'aujourd'hui et d'hier.

En sortant du J1, la Digue du Large vous promène sur les flots. Sur les terrasses, une grande installation de Kader Attia.

Une grande transhumance a été organisée lors du week end d'ouverture.

Plus loin, la magnifique rue des docks, complètement réhabilitée. Une promenade les traverse entièrement. On passe d'une cour intérieure aux autres, toutes repensées différemment. Face aux Docks, le nouveau quartier du XXIe siècle. Des immeubles modernes, pimpants aux architectures originales et plaisantes, sans ostentation, si ce n'est l'habituel débauche de fer et de verre de "l'architecture du lisse" que dénonce Ricciotti.

 

Plus loin, le  FRAC de Kengo Kuma, à la façade recouverte de plaques de verre réalisées à Marseille par le CIRVA (Centre International du Verre), présente des collections d'art actuel ainsi des expositions thématiques ou personnelles d'artistes émergents.

Retour au port par la Joliette puis par le Panier, le vieux quartier des pêcheurs et des migrants, complètement réhabilité, où il fait bon se promener dans les ruelles d'ocre et d'ombres.

Coup d'oeil sur le trompe l'oeil de la Canebière,

et sur le miroir géant du vieux port réalisé par Norman Foster (inversion de réalité).

Le MUCEM est aussi beau la nuit

 

 

© textes et photos Alain Amiel 2013


 

 



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