Alain Amiel
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Qu’est-ce que penser ?
Comment la matière peut-elle penser ? Devenir mémoire, idée, représentation ? Qu’est-ce que la conscience ?

De la naissance de l’univers au parlêtre

Matière
Selon la théorie des Cordes, la matière n’existe pas, elle est constituée de particules élémentaires qui seraient des modes de vibrations de cordes sans épaisseur.
La substance unique de l'univers serait un champ dans lequel circulent les particules/ondes.
Ainsi, espace et matière sont consubstantiels, et on peut dire que l’espace-temps interagit avec la matière-esprit.
Matière et esprit sont deux aspects complémentaires et indissociables de l'univers, l'envers et l'endroit de l'espace-temps.
Notre esprit qui cherche à comprendre va forcément se retrouver lui-même au cœur de la matière.

Univers
Il semble que l'univers obéisse à des règles bien précises de construction. La matière est très structurée et semble aller vers des états organisés et complexes dont le dernier avatar (nous) a été un organisme doté de facultés pour la penser et… agir sur elle.

Il y a 13,7 milliards d’années, un grand Bang secoue l’univers connu.
Selon notre mythe moderne, un noyau d’une infinité d’atomes ultra concentrées explose. De cette explosion naît une expansion de l’univers où à très haute température, des collisions se produisent. Les atomes s’organisent en nouvelles structures atomiques qui créent des formes complexes (70 éléments atomiques de base).
Sous l’action de la gravitation, des nuages d’hydrogène et d’hélium se forment, se condensent, créant les premières galaxies. Dans celles-ci vont naître les proto étoiles, puis les étoiles et enfin, les planètes vers 4,6 milliards d’années (10 mA après le Bang).

La Terre
D’abord boule de lave, se refroidit. La croûte terrestre se forme et la vapeur d’eau devient liquide, donnant naissance aux océans. C’est dans ceux-ci que les premières cellules, les bactéries, se développent.

Origine de la vie biologique
Après le Big Bang, à très haute température, des collisions se produisent, entraînant de nouvelles structures atomiques aux formes de plus en plus complexes.
Une organisation atomique particulière, les Acides Aminés (composés de carboxyl et d’amine) va être au départ de la vie biologique. Ils s’organisent en très longues chaînes appelées « peptides » (reliées entre elles par la liaison carboxyl-amine de l’acide aminé suivant).

Une extrémité de la chaîne peptidique, est porteuse d'un groupement amine libre et l'autre d'un groupement carboxylique qui permet et induit de nouvelles liaisons.
Ces longues chaînes peptidiques, repliées sur elles-mêmes, vont se développer en énormes macromolécules.

La vie biologique est née à partir de ces macromolécules capables de liaison, de duplication et de complexification.
Ce sont ces trois caractéristiques qui seront à la base de toute l’évolution.
Si la liaison et la complexification existent déjà dans les assemblages atomiques, la fonction de duplication est proprement celle de la biologie.
Les lois de construction de la matière ont abouti à des organismes de plus en plus complexes grâce à ces macromolécules, constituants élémentaires des protéines. Protéiformes, multifonctions, les protéines sont les éléments essentiels de la vie de la cellule. EIles développent des chaînes d’adn, éléments essentiels de la vie, qui s'enferment dans les premières cellules, des micro-systèmes limités par une membrane semi-perméable.
Une vingtaine de protéines différentes sont mises en œuvre dans la cellule, unité de base, entité vivante qui se rassemble en tissus

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Protéine hémoglobine

 La protéine ADN est le support de l'information génétique. dont le dernier avatar (nous) a été un organisme doté de facultés pour la penser et… agir sur elle.


Protéine ADN


A l’intérieur de la cellule, ces chaînes d'ADN se lient entre elles en une entité, le chromosome, qui a la capacité de se dupliquer. Celui-ci, formé d’ARN, a la capacité d'assurer des tâches métaboliques tout en étant le support de l’information génétique.

Le vivant
Ce qui définit le vivant, ce sont les propriétés de duplication et d'évolution que nous trouvons dès l'apparition des virus, des bactéries puis des archées et, un milliard d'années plus tard, des eucaryotes (cellules dotées d'un noyau où va se loger le chromosome). *

LUCA, notre plus ancien ancêtre commun universel, fruit d'une longue évolution, est une cellule procaryote (sans noyau) qui comporte un matériel génétique contenant les informations nécessaires à son fonctionnement et à sa duplication.
Les cellules eucaryotes possèdent un noyau qui contient le matériel génétique.
L’ADN est le support de l'information génétique dont les variations entraînent une infinité de changements créateurs de nouvelles espèces.
Une "intelligence" biologique est déjà à l’œuvre puisqu’elle permet à la plus simple des cellules de se maintenir, de se défendre et d’avoir une hérédité. Des mécanismes de respiration, de digestion, de déplacements, d’association, de protection, de défense sont à l’œuvre.
L'assemblage et la coopération des cellules entre elles va faire naître des organismes plus complexes qui se diversifient pour créer il y a 3500 millions d'années les premières colonies de micro-organismes.

L’invention de la sexualité
La sexualité, née il y a 1500 millions d'années suite aux luttes opposant un des premiers organismes unicellulaires à un virus, va permettre un meilleur brassage des gènes et des organismes.
Dans chaque cellule, les chromosomes sont constitués par paires (diploïdes). Certaines algues franchissent un stade où chaque chromosome n’est plus présent qu'en un seul exemplaire (haploïde).
L’extension des pluri cellulaires entraîne la naissance des métazoaires (premiers organismes multicellulaires mobiles se nourrissant de particules organiques).
Il y a 600 millions d'années, quittant le milieu marin, les premières algues vont donner naissance aux végétaux.

Tous les stades de l’évolution animale
- Eponge : Leur stratégie consiste à filtrer l'eau qui les traverse, pour y capturer des proies. une stratégie qui ne demande ni structure complexe, ni mouvement coordonné.
- Polypes (hydres, corail et méduse) bras qui poussent la nourriture vers un ventre
- Ver : mobilité pour chercher son repas et tube digestif
- Mollusques (qui se créent un blindage)
- Arthropodes (segmentation poussée : pattes, exosquelette)
- Vers nageurs : les poissons (nagent dans l’eau, ont une mâchoire et des membres)
- Tétrapodes
- Amphibiens (sortent de l’eau)
- Reptiles
- Oiseaux
- Mammifères

L'explosion cambrienne
Une série de facteurs concomitants (accroissement du niveau d'oxygène, glaciation, etc.) va entraîner il y a 535 millions d'années une explosion des formes de vie. Toutes les formes de vie actuelles ne sont que des variations des organismes créés à cette époque (33 embranchements animaux)
Passé le stade des éponges et des polypes, les organismes complexes dérivent d'un schéma fondamental : le tube, avec deux axes : tête/queue  et dos/ventre d'autre part, les côtés droits et gauche tendant à la symétrie. Ils sont caractérisés par une symétrie bilatérale, d’où le nom de bilatériens. Ainsi, les triploblastiques sont des animaux dont l'embryon est organisé en trois feuillets embryonnaires. Le feuillet interne produisant le système digestif, le feuillet extérieur, la carapace et le système nerveux et le feuillet intermédiaire les muscles et les organes internes.

Le cerveau
Les êtres vivants se dotent d'organes des sens et d'un cerveau complexe pour analyser le monde extérieur sous forme d'impressions subjectives qui leur fait ressentir les choses sous forme d'odeurs, de couleurs, de chaleur, de faim et de froid etc.
Le cerveau traite l'information reçue par ses récepteurs sensoriels. Il a un rôle central dans la création de réponses à l'environnement.
Il est constitué de neurones (matière grise : la plus grande partie de l'espace cérébral), de 100 000 kms d’axones qui sont les câblages reliant les neurones entre eux (matière blanche) et de cellules gliales qui ont un rôle nutritif et facilitateur de connexions. Les interconnexions énormes (moitié du néocortex) sont le fait des synapses (zones de contact non continues entre les cellules).

L'animal / l’homme
L'animal perçoit le monde, sent son corps, éprouve des sensations, mais il ne sait pas qu'il existe. Il possède indéniablement une conscience immédiate.
La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire). Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, en sachant que l'on sent, pense ou agit.
Suivant les lois de la connectique interneuronale, la confrontation des terminaisons sensorielles génère une perception, un objet mental, le percept (forme perçue d’un stimuli). Les percepts qui forment le tissu de notre quotidien sont des représentations soumises à des abstractions (processus par lequel un ensemble de phénomènes est ramené à une caractéristique singulière). Ces représentations mentales abstraites s’organisent en abstractions d'un ordre plus élevé : les concepts, images « prototypes » des objets. L’interaction entre les concepts est à la base de représentations liées à la reconnaissance d’objets différents.
« Le métier du philosophe, c’est de faire des concepts, le métier de l’artiste c'est de faire des percepts. » (Deleuze)

La conscience, un nouveau mécanisme
Le langage articulé est un outil performant qui permet qu’avec un petit nombre de sons, on obtienne un nombre infini de mots, combinables à l'infini pour former des phrases qui pourront exprimer un nombre infini de choses. Grâce à lalangue, la matière a créé une entité capable de savoir qu’elle existe, capable de s’interroger sur elle-même, de comprendre ses propres mécanismes et d’agir dessus…
En même temps, le Parlêtre, c’est l'être charnel colonisé par le verbe. Sa jouissance est hétérogène au langage (il restera toujours un excédent de satisfaction sexuelle non traduit en représentations verbales). Le réel de la jouissance est posé d'abord dans la singularité du tressage du vivant et du verbe.
Le symptôme (du grec symptoma, coïncidence) étant un « défaut de traduction », un inaccessible au langage, une lacune irréductible à une erreur de jugement.

Mais pourquoi la conscience ?
La vie a créé nombre de mécanismes autrement compliqués qui se passent de conscience pour être performants.
La conscience serait-elle la meilleure « mécanique » possible ?
Sans conscience, pas de concepts, pas de langues, pas de sciences…

LEAD Technologies Inc. V1.01

La conscience au cœur des choses
Ou alors la conscience serait-elle partout ? des bouts de conscience dans la moindre cellule ?
Si chaque cellule se sait une entité qui échange et se défend, si chaque parcelle de vie est dotée à son propre niveau de la possibilité de choisir avec qui elle va s'unir, si même les atomes ont cette possibilité, peut-on parler de conscience ?

Dernier avatar
La force de la vie étant dans la nécessité de se perpétuer, on peut considérer que l’homme est un de ses derniers avatars mis au point pour mieux la défendre, la réparer, la préserver, la prolonger.
Grâce à la pensée, l'être humain élabore des concepts qu'il associe, articule pour comprendre, apprendre ou créer.
Mais l'expérience n'est pas objectivable. Elle implique au sein d'elle-même l'émergence d'une vérité qui ne peut être dite, puisque ce qui la constitue c'est la parole. Il faudrait en quelque sorte dire la parole elle-même, mais comment la parole peut-elle se saisir d’elle-même ?
Toutes nos tentatives de comprendre rencontrent comme limite notre propre moteur d’analyse, mais sont créatrices de recherches qui se développent à l’infini.